Eric Rohmer

Réalisateur français

13 films répertoriés

Naissance 04/04/1920
Décès 11/01/2010

 
 

BIOGRAPHIE

Jeune professeur de lettres à Vierzon, Jean-Marie Maurice Schérer publie en 1946 un roman, Elisabeth, sous le pseudonyme de Gilbert Cordier. Directeur en 1950 de La Gazette du cinéma et animateur au Ciné-Club du Quartier Latin, il fait alors la connaissance de Godard, Rivette, Truffaut, ou encore Chabrol - avec lequel il signe en 1955 un livre sur Alfred Hitchcock. Ce groupe de futurs réalisateurs intègre rapidement les Cahiers du cinéma, dont Rohmer sera rédacteur en chef de 1957 à 1963. Aîné de la bande, il est le premier à passer à la mise en scène, en 1950, avec le court-métrage Journal d'un scélérat. Mais c'est seulement en 1959 qu'il réalise son premier longn Le Signe du lion, sorti sans succès trois ans plus tard. En 1962, il crée avec Barbet Schroeder, la société Les Films du Losange, qui produira la majorité de ses films. La même année, il entame un cycle baptisé Contes moraux. On trouve dans ces intrigues sentimentales les thèmes chers au cinéaste (la tentation de l'infidélité, le destin) ainsi que le style qui fera sa marque, entre légèreté et sophistication, dialogues littéraires et mise en scène épurée. Ma nuit chez Maud (1969), et Le Genou de Claire (1970, Prix Louis-Delluc) sont particulièrement remarqués. "Auteur" français par excellence, il écrit seul les scénarios de ses films, même s'il s'essaie parfois à l'adaptation littéraire (La Marquise d'O en 1976, ou Perceval le Gallois en 1978). Aux Contes moraux succède une autre collection, les Comédies et proverbes, qui couvre les années 80. On peut citer parmi les oeuvres de cette série Pauline à la plage (1982) ou Le Rayon vert (1986), film en grande partie improvisé qui obtient le Lion d'Or à Venise (Rohmer recevra cette même distinction pour l'ensemble de sa carrière en 2001). La décennie suivante est marquée par les Contes des quatre saisons, dans lesquels le cinéaste poursuit son exploration des jeux de l'amour et du hasard. Parallèlement, il s'offre régulièrement des intermèdes, en tournant des "hors-séries", tels 4 Aventures de Reinette et Mirabelle ou L'Arbre, le maire et la médiathèque, deux fables qui prouvent que Rohmer est autant rat des champs que rat des villes. En construisant une oeuvre cohérente et exigeante, Rohmer s'est vite attiré les faveurs de la critique internationale, et s'est constitué au fil des années un public fidèle et fervent. S'il choisit souvent des jeunes comédiens inconnus, il lui arrive de faire appel à des acteurs confirmés, comme Jean-Louis Trintignant (Ma nuit chez Maud), André Dussollier (Le Beau Mariage) , ou Melvil Poupaud (Conte d'été). Et c'est dans ses films que furent révélés Arielle Dombasle, Pascal Greggory et Fabrice Luchini, acteurs fétiches du cinéaste devenus des valeurs sûres du cinéma français. Discret, voire secret, cet homme érudit a écrit un essai musicologique sur Mozart et Beethoven, et mis en scène des pièces de théâtre. A plus de 80 ans, il continue son parcours singulier en signant coup sur coup trois films d'époque :L'Anglaise et le Duc (2001), qui se déroule pendant la Révolution Française, le film d'espionnage Triple agent (2004), et Les Amours d'Astrée et de Céladon, adaptation du roman pastoral d'Honoré d'Urfé.
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